Que manger en randonnée sans réchaud ?

Partir marcher en montagne, c’est accepter de se délester. De confort, de superflu, parfois même d’équipement. Le réchaud, par exemple, peut vite devenir un luxe superflu lorsqu’on cherche à alléger son sac ou qu’on part pour une randonnée à la journée, ou même sur deux jours en mode minimaliste. Pourtant, bien manger reste essentiel. Et la bonne nouvelle, c’est qu’on peut parfaitement se nourrir correctement sans avoir à faire chauffer quoi que ce soit. Il suffit de repenser un peu son organisation.

Les fondamentaux

En montagne, le bon sens prime. Et le trio classique composé de pain, de fromage et de charcuterie reste une valeur sûre. Il est à la fois nourrissant, facile à transporter et plein de saveurs. Le pain, s’il est complet ou aux céréales, apporte une bonne base de glucides complexes pour tenir sur la durée. Côté fromages, ceux à pâte dure, comme la tomme, le comté ou le beaufort, tiennent bien à la chaleur, ne coulent pas dans le sac et offrent un vrai plaisir gustatif à chaque pause. Pour accompagner le tout, quelques tranches de saucisson sec ou de viande des Grisons font très bien l’affaire : elles se conservent plusieurs heures, voire plusieurs jours, et offrent un bon apport en protéines et en sel, idéal pour compenser la perte due à l’effort.

Ce genre de repas a aussi quelque chose de réconfortant, presque ancestral. Il ramène à une forme de rusticité très cohérente avec l’environnement montagnard. Pas besoin de gadget ni de menu sophistiqué : un couteau, un rocher plat et un panorama suffisent à faire de ce déjeuner un moment parfait.

Les en-cas utiles

Une journée de randonnée, ce n’est pas seulement un repas pris au col ou en bord de lac. Ce sont aussi des kilomètres avalés, des dénivelés grimpés, des pauses brèves au bord du sentier, et des coups de mou qui peuvent arriver sans prévenir. Pour ça, il faut penser en amont à glisser dans le sac quelques aliments qui redonnent un coup de fouet sans cuisson ni préparation.

Les fruits secs, par exemple, sont une excellente source d’énergie rapide. Abricots, figues, raisins ou bananes séchées offrent du sucre naturel et se conservent parfaitement. Pour les compléter, les fruits à coque comme les amandes ou les noisettes apportent des graisses saines, rassasiantes, idéales pour tenir sur la durée sans sensation de creux. C’est le genre de petite poignée qu’on attrape au bord du chemin, entre deux ressauts, sans même s’arrêter.

Certain·es optent aussi pour des barres énergétiques, mais les produits industriels sont souvent trop sucrés ou trop mous. Les versions maison, à base de flocons d’avoine, de graines et de miel, sont bien plus satisfaisantes. Faciles à faire avant le départ, elles offrent un bon équilibre entre goût et apport énergétique, et elles ne craignent pas les secousses du sac.

L’importance du mental

Au-delà des calories, manger en randonnée est aussi une question de moral. Un petit plaisir simple peut faire toute la différence quand les jambes tirent et que le vent se lève. Un œuf dur préparé la veille, une pomme croquante, quelques morceaux de chocolat noir… Ce sont des détails qui ne prennent pas beaucoup de place mais qui, au bon moment, redonnent de l’envie. Et dans une discipline aussi exigeante que la marche en montagne, l’envie est un carburant aussi précieux que l’eau.

Prendre le temps de s’arrêter, d’observer le paysage en mâchant lentement un fruit, ou de partager une tablette de chocolat au sommet, ce sont des souvenirs en soi. Ce n’est pas seulement nourrir le corps, c’est aussi nourrir l’expérience. Et ça, aucun réchaud ne pourra le remplacer.

Finalement, randonner sans réchaud, ce n’est pas faire une croix sur le plaisir de manger. C’est revenir à quelque chose de plus simple, plus direct, plus en lien avec le terrain. C’est choisir la légèreté sans sacrifier l’efficacité. C’est aussi apprendre à écouter ses besoins réels, à préparer juste ce qu’il faut, à faire confiance à des produits bruts qui ont fait leurs preuves.